Le château de Flers à Villeneuve d'Ascq
L'ancienne seigneurie
Le plus ancien seigneur connu de Flers est Hengelbertus de Flers qui vivait en 1136. Par la suite on trouve la famille de Croix, avec Wautier en 1136, puis Gaultier en 1150. Par le mariage de Mathilde de Croix avec Guillaume du Mez, la seigneurie passa à leur fils Jean V du Mez (+ 1410).
Le fils de Jean V du Mez, Jean VI du Mez de Croix et Flers fut bailli de Lille en 1421. En 1430 il reprit les noms et armes de la famille de Croix.
Par le mariage en 1484 d'Isabeau de Croix avec Etienne, bâtard de Luxembourg, la seigneurie changea de famille. Puis Flers passa ensuite aux Noyelles par le mariage d'Isabeau de Luxembourg avec Philippe de Noyelles.
C'est vraissemblablement Eugène de Noyelles, vicomte de
Nielles, comte de Croix, marquis de Lisbourg, qui fit construire le château,
lequel fut achevé en 1661.
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de CROIX
"D'argent à la croix d'azur" |
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de NOYELLES
"Ecartelé: aux 1 et 4, contre écartelé d'or et de gueules, qui est de Noyelles; aux 2 et 3: d'or à trois maillets de sinople, qui est de Mailly; et brochant sur le tout: d'argent au lion de sable, qui est du Bois de Fienne" |
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de KESSEL
"D'or au sautoir bretessé et contre bretessé de sable" |
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de BAUDEQUIN
"D'argent à la hure de sanglier de sable, éclairée et défendue du champ" |
En 1667, il le vendit à Emmanuel de Kessel (+ Lille 15.10.1692 et inhumé à Flers), chevalier, seigneur de Gavelens, colonel et brigadier de cavalerie, membre du conseil de guerre de S.M. Catholique, gouverneur de Charlemont. La seigneurie passa ensuite à Antoine-Albert de Kessel (1647-1698), fils d'Emmanuel, puis à Jean-Ernest de Kessel (1670-1729), fils d'Antoine-Albert, puis à Philippe Charles (1706-1747), cousin de Jean-Ernest.
En 1747, le dernier Kessel, Philippe-Charles (+ 24.12.1747), légua à son cousin, Philippe André de Baudequin, seigneur de Sainghin (petit-fils de Madeleine de Fourmestreaux de Wazières, née Kessel), la seigneurie et le château de Flers.
Le 02.06.1770, Marie-Claire de
Baudequin Sainghin (1745-1791) épouse Ladislas, comte de
Diesbach Belleroche (1747-1822), de Friboug en Suisse, seigneur d'Achiet
(en Artois), colonel propriétaire du Régiment suisse de Diesbach
au service de France, Grand croix de l'Ordre de Saint-Louis. A la mort
de son épouse en 1791, Ladislas devient donc le dernier seigneur
de Flers. Ladislas vécut plus en Artois et à Paris et il
ne vint presque jamais à Flers.
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(1747-1822) |
(1745-1791) |
La Révolution
En février 1792, le comte de Diesbach Belleroche quitta la France pour rentrer en Suisse. Il se réfugia tout d'abord à Bruxelles d'où il réussit à faire sortir de France un partie des ses valeurs, des archives, de l'argenterie et des portraits de famille se trouvant dans ses châteaux d'Achiet et de Flers. C'est ainsi que certains objets et archives de Flers furent sauvés et se trouvent aujourd'hui en Belgique et en Suisse chez les descendants des seigneurs de Flers.
A la veille de la Révolution, deux tantes
de la comtesse de Diesbach Belleroche habitaient parfois le château.
Il s'agissait des demoiselles Dorothée
Dumont
de Westoutre 1724-1800 et Philippine
Dumont
de Beaulieu 1728-1790. Philippine décéda à Lille
en 1790 et Dorothée émigra à Fribourg après
avoir confié le château à la
garde du jardinier, Ridez. Celui-ci fit valoir que Ladislas de Diesbach
était suisse et réussit ainsi à éviter la saisie
du château et des terres. Toutefois il ne put éviter le pillage.
Toute la vaiselle fut jetée dans les douves et les meubles que Ladislas
n'avait pu sauver disparurent.
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de DIESBACH BELLEROCHE : "écartelé : aux 1 et 4, parti de gueules et d'argent au croissant de l'un en l'autre; aux 2 et 3, de sable à la bande vivrée d'or accostée de deux lions du même lampassés de gueules" |
La période post-révolutionnaire
Après la Révolution les Diesbach Belleroche, en reconnaissance des service rendus par leur jardinier qui avait sauvé le château, lui louèrent le domaine et le laissèrent habiter avec sa famille dans le château. Ses descendants continuèrent donc à être à la fois fermiers et châtelains. Le château appartint successivement à Philippe, 3ème comte de Diesbach Belleroche (1775-1851), puis à Amédée, 4ème comte de Diesbach Belleroche (1811-1899), lesquels vécurent à Fribourg.
A la mort d'Amédée, en 1899, le
château et les terres demeurèrent indivis entre ses enfants.
En 1927, l'hoirie Diesbach Belleroche vendit l'ensemble de ses propriétés
de Flers à un homme d'affaires parisien, M. Barnheim, qui revendit
le château et les terres de Flers à Paul Delesalle-Dewas qui
était un descendant de M. Ridez, le jardinier.
Une architecture authentique
Avec sa construction alliant la brique, les chaînages de pierre, et ses pavillons qui présentent en façade des pignons traités en pas-de-moineaux, ce château est typique de l'architecture flamande du XVIIème siècle, bien que demeurant dans une certaine tradition gothique. Le Terrier du Prieuré de Fives montre le château vers 1730 comprenant alors un corps de bâtiment long, étroit, pourvu de deux ailes faisant retour. Le corps de logis ne comprend qu'un simple rez-de-chaussée recoupé par trois pavillons dotés d'un étage : deux aux extrémités et un au centre. A la base de celui-ci s'ouvre une large arcade. Autrefois un pont-levis permettait de franchir les douves qui entourent l'ensemble des bâtiments. |
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Vers 1787, des transformations furent entreprises, les meneaux des fenêtres furent enlevés, les plafonds à la française remplacés par des plafonds à caissons, de nouvelles cheminées construites; le pont-levis disparut pour faire place au pont que nous connaissons aujourd'hui.
C'est sans doute de cette époque que date
la galerie à arcades dans la partie inférieure de la façade,
côté cour.
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La triste destinée du
château de 1970 à 1986
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En 1951, il fut procédé à son inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques
En 1970, l'EPALE (Etablissement Public d'Aménagement de Lille Est) expropria M. Delesalle, laissa le château à l'abandon puis fit démolir l'aile Est !
En 1979, après que le château ait été bien saccagé et réulièrement pillé, l'EPALE se décida à faire recreuser et remettre en eau les douves, ceci pour empêcher l'accès au château et limiter les dégâts. Malheureusement les archéologues ne purent travailler dans de bonnes conditions et seule une partie de la vaisselle fut récupérée. Elle fut alors déposée au Musée du Terroir à Villeneuve d'Ascq. On trouva également quelques objets militaires de l'époque révolutionnaire.
De grands immeubles furent construits à proximité immédiate du château, contribuant ainsi à défigurer le site et l'environnement du château.
En 1983, l'EPALE est dissout et le château passe à la communauité urbaine de Lille. Il faut encore attendre trois ans pour que la commune de Villeneuve-d'Ascq puisse en faire l'acquisiton pour un franc symbolique.
Après seize années de négligences
de la part de l'EPALE, pèriode qui fit plus de mal au château
que la Révolution, une nouvelle vie allait enfin pouvoir débuter
pour ce qui fut l'un des plus prestigieux édifices de la ville.
La commune de Villeneuve-d'Ascq sauve le château
Propriétaire du château depuis 1986, la commune put dès lors envisager de sauver ce qui restait. Elle fit donc entreprendre sa restauration, sous la direction de l'architecte Maurice Salembier.
Aujourd'hui, il ne subsiste que l'aile Ouest et
l'ancien corps de logis (aile Nord). De nouvelles fenêtres à
vitraux colorés ont rendu un aspect harmonieux à l'ensemble.
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A partir de 1991, la restraution étant achevée, la municipalité s'efforça de donner au château de Flers, un des symboles de son histoire, une nouvelle vie en lien avec la ville.
Le Château de Flers héberge aujourd'hui
le siège de l'Office de Tourisme, une salle de réception,
des salles de réunions, quelques services municipaux, et un musée
archéologique (ouvert du mardi au vendredi de 9h à 12h et
de 14h à 17h30, le samedi matin de 9h à 12h.).
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