Jehan Ignace JUCHEREAU DE MAUR
Ecuyer, membre du Conseil de la traite et marguillier, (fils de Jehan JUCHEREAU et de Jehanne CRESTE), né à Tourouvre le 31 mars 1592 (Orne, France) et décédé à Beauport (QC) le 7 février 1672.
C'est en 1634 que Jean JUCHEREAU, sa femme et leurs enfants émigrèrent en Nouvelle-France. Ami et collaborateur de Robert GIFFARD, avec qui il fit vraisemblablement la traversée, Juchereau contribua beaucoup à l'établissement dans la colonie d'immigrants du Perche.
Dès le 15 janvier 1635, les Cent-Associés lui concédaient l'espace de terre compris entre le cap aux Diamants et le vallon du Cap- Rouge. Toutefois, le gouverneur HUAULT de MONTMAGNY ayant un peu plus tard jugé préférable de laisser autour de Québec une banlieue qui relèverait de la censive de la compagnie, le fief de JUCHEREAU fut échangé pour une superficie égale de terre située au delà de Cap-Rouge. L'intendant des Cent-Associés, Jean de LAUSON père, prit la peine d'écrire à Jehan JUCHEREAU, le 19 mars 1636, pour lui expliquer la nouvelle politique de la compagnie.
En 1647, les possessions territoriales de Jehan JUCHEREAU s'accroissaient. Le 21 mars, par devant Teuleron, notaire à La Rochelle, Noël JUCHEREAU, sieur des Châtelets achetait, au nom de son frère, le fief de Saint-Michel, propriété de M. de PUISEAUX, et le 18 septembre, le gouverneur concédait à Jean et à Noel JUCHEREAU la seigneurie de Maur ou St-Augustin (alias Maure ou More). La concession fut ratifiée par la compagnie le 29 mars 1649. Jean JUCHEREAU, hériter de son frère décédé le 31 juillet 1648, fut mis en possession des Châtelets le 9 avril 1650.
S'il s'intéressa beaucoup au défrichement et à la colonisation, Jehan JUCHEREAU n'en fut pas moins mêlé à la Communauté des Habitants. Un document de 1667 le dit « ci-devant assesseur à la Cour Souveraine de ce pays et conseiller au conseil établi par le Roi pour la direction du commerce et de la traite de ce dit pays ».
Il est évident qu'à l'époque où il entra en possession de la seigneurie de Maur, Jehan JUCHEREAU était devenu un notable de la colonie. En 1647, 1650 et 1651, il porte le dais aux processions de la Fête-Dieu. Le 1er janvier 1651, il est parmi les quelques personnalités qui reçoivent des étrennes des Jésuites. Enfin, en 1656 et 1657, il est marguillier de l'église paroissiale de Québec.
Personnage en vue à Québec et l'un des dirigeants de la Communauté des Habitants, Jehan JUCHEREAU fut accusé de malversations par l'irascible et excessif Jean PÉRONNE DUMESNIL. Vieillissant et ne jouant plus aucun rôle officiel Jehan JUCHEREAU, à partir de 1663, fut quelques fois choisi par le Conseil souverain ou par les parties comme arbitre ou curateur d'une succession. En 1668, M. de PROUVILLE de TRACY proposa au Roy de l'anoblir avec quelques-uns des principaux habitants du pays. Mais le Roy ne donna pas suite à cette suggestion. Enfin, le 4 janvier 1672, sentant son heure proche, Jehan JUCHERAU signait avec ses héritiers un acte par lequel il cédait Maur à son fils aîné, Jean JUCHEREAU de LA FERTÉ.
Son épouse, Marie Langlois, était décédée le 14 janvier 1661 et fut inhumée à Québec le lendemain. Quant à Jehan JUCHEREAU de MAUR, il mourut le 7 février 1672 à Beauport « en l'habitation de M. de Saint-Denys, son fils » (Nicolas JUCHEREAU de SAINT-DENYS).
D'après un texte d'André VACHON
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