ép. 29/07/1839 Marie Françoise Caroline PUYOU de POUVOURVILLE, o Mulhouse 19/01/1815, 
"...domiciliée à Ivry lors de l'attribution de sa pension de veuve (elle a dû déménager). La pension d’une veuve de colonel mort en activité après 40 ans de services est plafonnée à 2000F, mariée depuis plus de deux ans. Revalorisation de 200 F.
La pension d'une veuve de colonel - à condition que les époux fussent mariés depuis au moins deux ans, et non séparés de corps - était en ce temps-là de 2000 F au maximum si la durée des services, majorations comprises, et l'ancienneté de grade du feu mari étaient à leur maximum. Ce n'était pas le cas du colonel de SCHALLER qui, de plus, n'avait pas à son actif d'autre campagne que l'expédition d'Italie, donc une majoration minime.
Un savant calcul d'apothicaire ramène donc la pension à 775 F augmentés de 200 F (pourquoi ? ce n'est pas indiqué). Mais comparaison n'est pas raison. On peut établir toutes les comparaisons arithmétiques que l'on veut : elles ne sont pertinentes que pondérées par l'évolution des dépenses. Dans le budget d'un ménage les proportions ont changé entre les dépenses d'alimentation, d'habillement, de loisirs, etc. Si précis que soient les instruments, ils n'ont d'utilité que s'ils mesurent les mêmes choses dans les mêmes conditions.
Certes, on ne s'est jamais enrichi dans l'armée, sauf à trafiquer ou à piller. De récents scandales montrent que seules les méthodes changent. Mais c'était souvent bien pire ailleurs, même sans parler de la différence entre secteurs privé et public. Restons avec la famille SCHALLER. Le colonel a deux filles. En 1904, l'une d'elles se retrouve veuve d'un inspecteur du travail de première classe, un fonctionnaire donc, à Saint-Quentin dans l'Aisne. La voilà dans la misère, au point qu'elle sollicite le bénéfice d'un bureau de tabac. Le ministère des finances lui conseille alors de s'adresser au ministre de la guerre auprès de qui elle excipe des services de son colonel de père pour obtenir secours financier et intervention" (communication de Pierre BAUDRIER, 21.02.2015).

D'où :  

Voir : 
- Belhoste (Bruno).- Les polytechniciens et le peuple de Paris 1814, 1830, 1848, pp. 79-96 In Le Paris des polytechniciens : Des ingénieurs dans la ville 1794-1994. Textes réunis par Bruno Belhoste, Francine Masson et Antoine Picon…- Paris : Délégation à l’Action Artistique de la Ville de Paris, s.d.- 299 p.- (Collection Paris et son patrimoine) ISBN 2-905-118-48-2

- Bosque, partisan de Lafayette ; Latrade, Caylus 89 Jourgeon, Marulaz portant un drapeau rouge, Auguste Clément et Auguste de Schaller, Chanal, Clément, Marulaz, Michel, de Montcheuil, de Schaller 90 Caylus, Dubois-Fresnay, Grenier, Latrade, Rouet, Pernollet « procès des vingt-sept » Hervé Faye, Lespagnol, Dézé, Sabatier et Vuitry philippistes 91 Freycinet, Astier, Potel 92 Charras, Poncelet, Leboeuf, Léon Lalanne. P. 90 L'élève Marulaz, portant un drapeau rouge, tente d'obtenir la reddition du poste des Petits-Pères69, deux ou trois autres dirigent l'attaque contre le poste de la rue Mauconseil, un autre encore pénètre dans le pavillon Sully.

- Bouchet (Thomas).- Les meneurs dans la guerre des rues au début de la Monarchie de Juillet, pp. 295-302 in La rue, lieu de sociabilité ? Rencontres de la rue : Actes du colloque de Rouen avec la participation d’Alain Corbin 16-19 novembre 1994 ; Textes réunis par Alain Leménorel.- Publications de l’Université de Rouen, 1997.- 465 p. ISBN 2-87778-204-6
Jeanne p. 297 Jeanne et Rossignol, Colombat, Hassenfratz, Schaller, Deloffre, faux général p. 299

- Gazette des Tribunaux 28 janvier 1832 page [337] marisage d’Hérisson Mlle de Fontanié. Vendredi 10 août p. 1006 col 2 et 3, 1007 col 1 Deshaller [de Schaller]

Coutin (André).- Huit siècles de violence au Quartier Latin.- Paris : Stock, 1969.- 381 p.
Danton, Sempoil, Delauney, Sabbatier, Petit-Mangin 193 Labarbe 195 Charras, d’Hostel, Reugeot 197 Lothon, d’Ouvrier 198 Alphonse Mentz, Guillermaux, Baduel, Lothon 199 Moduel, Sempoil, Joséphine Mercier 200 Morrhéry 201 Jourgeau, de Schaller 203 Dumas-Huard 208 Antoine Watripon 209

- Caron (Jean-Claude).- Jeunes élites et processus de politisation : le rôle des étudiants dans la France dese notables In Les universités en Europe du XIIIe sisècle à nos jours : espaces, modèles et fonction. Actes du colloque international d’Orléans 16 et 17 octobre 2003 ; éd. Par Frédéric Attal, Jean Garrigues, Thierry Kouamé, Jean-Pierre Vittu.- Paris : Publications de la Sorbonne, 2005, pp. 63-76 (Homme et société – 31 Université Paris I Panthéon-Sorbonne) ISBN 2-85944-535-8
« Parmi les 211 individus arrêtés dont on connaît la profession, on décompte 65% d’ouvriers, 12% de petits commerçants, 10% de commis et d’employés, 3,8% d’étudiants. De plus, ceux-ci bénéficièrent d’une réelle indulgence : Guégot de Traoulen, 18 ans, étudiant en droit, arrêté en possession d’un sabre et d’un fusil le 5 juin, est acquitté, car « dans tout ce qu’il avait fait, on ne devait voir que l’étourderie ou l’incoséquence que son âge excusait », précise le ministère public qui conclut à l’acquittement, de même Schaller, polytechnicien, 22 ans, arrêté au milieu d’un groupe qu’il commandait, l’épée à la main, est acquitté car « sa jeunesse, sa position, sa famille ont déterminé l’indulgence». p. 73
 

Quand l'insurrection eut été étouffée, après une lutte terrible qui, pendant deux jours, couvrit la moitié de Paris de feu et de fumée, et dans laquelle quelques hommes énergiques tinrent au cloître Saint-Merry contre une armée entière, de nombreuses arrestations furent opérées. Six Polytechniciens furent arrêtés: de Schaller, Marulaz, Michel, Chaînai, Clément Auguste, Moreau de Montcheuil. On les mit à la prison de la rue du Cherche-Midi ; mais ils n'y restèrent pas longtemps. L'un d'eux, de Montcheuil, était légitimiste, il n'avait été mêlé à aucun des événements, on le garda néanmoins prisonnier quelques jours. Son père vit le maréchal Soult, ministre de la Guerre, qui lui dit: « Son innocence nous aidera à sauver les autres! » La fatalité voulut que ce malheureux élève fut atteint du choléra dans sa prison.
On le transporta à la Charité où il mourut au bout de quelques heures. En souvenir de lui, les élèves sont allés pendant plusieurs années porter des couronnes sur sa tombe à l'anniversaire du 6 juin. Une ordonnance de non-lieu ne tarda pas à être rendue en faveur de quatre autres élèves. Seul, de Schaller*, qui avait été arrêté le 6 au matin dans une maison de la rue Montmartre avec un prêtre déguisé, quelques étudiants et deux cents ouvriers....

* Schaller avait un caractère enthousiaste et intrépide qui le fit distinguer dans le service et surtout devant l'ennemi. Il mourut jeune encore et déjà colonel d'artillerie et commandeur de la Légion d'honneur.

Bouchet (Thomas).- Le Roi et les barricades : une histoire des 5 et 6 juin 1832.- Paris : S. Arslan, 2000.- 221 p.- (Histoire, cultures et sociétés)

(communication de Pierre BAUDRIER, 21.02.2015).